LES PRIMES A LA NAVIGATION

retour page d'accueil
Afin de stimuler la construction navale et l'armement maritime, l'Etat français avait décidé en 1893, une modification de la loi sur les primes votée en 1881. Il s'agissait d'une prime à la navigation pour le long cours seulement, votée pour dix ans : 1,50 Franc par tonneau de jauge nette et 1000 milles parcourus pour les navires construits en France. La prime était diminuée de moitié pour les navires achetés à l'étranger.

Elle établissait désormais une prime plus incitative, calculée sur la jauge brute et chaque millier de milles parcourus, la route à parcourir étant calculée suivant la ligne directe la plus courte, à raison de 1,10 Franc par tonneau pour les vapeurs et 1,70 Franc pour les voiliers construits en France. Cette différence de taux encourageait la construction de voiliers, contrairement à la tendance mondiale à cet égard.

Les détenteurs de capitaux étaient méfiants, suite à la crise mondial de fret de 1884. On ne commença à construire qu'en septembre 1897. Les taux de fret (prix du transport) ayant d'ailleurs considérablement augmenté depuis 1893. Cette prime de 1,70 Franc décroissait annuellement et étaient supprimée au bout de 10 ans.

La loi de 1893 était surtout favorable aux constructeurs car elle prévoyait également des primes assez fortes à la construction et le constructeur ne courant aucun risque d'exploitation, avait tous les avantages. Entre 1897 et 1902, 212 grands voiliers furent donc construits en France pour des armements français.

Ces voiliers étaient destinés pour la majorité aux transport de vrac : trafic d'Australie
(divers à l'aller, blé, charbon ou balles de laine en retour), du Chili (charbon européen à l'aller, nitrate de soude au retour), de la Côte Pacifique des Etats-Unis (charbon et divers à l'aller, bois d'Oregon ou blé de Californie en retour), importation du nickel de Nouvelle Calédonie, enfin des traversées entre l'Asie, l'Océanie et les deux côtes des Amériques pour des transports de pétrole, de coton, de divers…

A cette époque, pré-Canal de Panama, il fallait contourner l'Amérique du Sud par le Cap Horn pour  les voyages du Chili, de Californie, du Puget Sound (Etats de Washington et d'Orégon aux USA) et d'Australie. Celà imposait une navigation très dure dans les mers démontées du grand sud.
retour page d'accueil